Le Temple Pieds Nus

La porte de fer forgé et de bois massif claque lourdement. L’air chaud, les senteurs de basilic lui saisissent le visage et les narines. Avec satisfaction, elle dépose son berimbau contre le fauteuil de roseau tressé et ouvre sa parka surdimensionnée, mais étanche. Enfin ! elle respire. Elle s’étire longuement, observant entre deux larges mouvements de bras les affiches, les écriteaux apposés sur les murs blancs et tordus dans une cohabitation anarchique improbable. Ses semelles humides rencontrent la mollesse usée d’un tapis aux arabesques dansantes et muettes. Le temple est encore vide et silencieux. Elle s’en félicite, sereine à l’idée de s’échauffer et de peupler l’espace à son rythme. Tim tim dom dom*. Pieds nus, elle sent l’énergie affluer du sacrum aux cervicales. Dans un même mouvement, elle attrape l’instrument et, par l’escalier au bois grinçant, se précipite à l’étage .

A.S.

 

*Se prononce « djin djin dong dong »

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